Vins (Cap 2010)
Xavier de Volontat (Vignerons indépendants) : "Les AOC sont un réel avantage historique"
il y a 23 ans3 min de lecture
Xavier de Volontat, président des Vignerons Indépendants, ancienne Confédération Nationale des Caves Particulières, président de l'Association Générale de la Production Viticole.
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-Comment avez-vous accueilli la publication du rapport Cap 2010 élaboré par Jacques Berthomeau et son "groupe des 6" ? Pourriez-vous nous dire quels sont les points positifs que vous retenez de ce rapport ? -Xavier de Volontat : Le premier point extrêmement positif du rapport Cap 2010 est qu'il pose les bonnes questions. Des questions qui se posent à tous les acteurs de la filière vin. Alors que nous connaissons une période de marasme et de mutation, Cap 2010 ne résout certes pas les problèmes mais il dit à la profession : "Prenez-vous en main. Prenez les décisions qu'il faut et mettez-les en application !"
Sur le vin, la France possède un réel avantage historique : les AOC. Il ne s'agit pas de remettre en cause tout ce qui existe et tout ce qui a été construit au fur et à mesure, ou de contester que les AOC fonctionnent. Mais, sans remettre en cause cet héritage, il faut bien aussi trouver d'autres segments de vins qui correspondent à de nouvelles attentes. On doit pouvoir s'ouvrir pour être à égalité avec les autres pays producteurs sur les secteurs qu'ils abordent. Sur ce point, le rapport Cap 2010 fait le constat d'une situation qui existe. Si évidemment nous devons conserver nos AOC, il faut aussi que notre offre corresponde à l'analyse du marché. Une des questions que pose les rédacteurs de ce rapport est de savoir si nous devons changer une partie de notre production pour répondre au marché. Je ne dis pas qu'il faut absolument céder à tous les caprices de l'aval et du marché, pour autant il faut quand même bien tenir compte de la demande. C'est généralement l'aval qui commande l'amont et nous devons répondre aux attentes des consommateurs.
Je crois qu'une remise en question de l'ensemble des acteurs est nécessaire. Si demain, l'ensemble de la viticulture allait mal, il se peut que des vignerons qui, aujourd'hui, se portent bien et dont les AOC ne connaissent pas de problèmes, puissent à leur tour rencontrer des problèmes. Je veux leur dire que même ceux qui vont bien aujourd'hui doivent avoir une réflexion à long terme parce que tout le monde est concerné. Vous savez, c'est un peu comme le désert : si demain une partie du monde viticole venait à disparaître, cette partie pourrait s'étendre à l'instar du désert qui continue à avancer.
Ce rapport est un outil de réflexion qui s'adresse à chacun de nous. Je le rappelle, tout le monde est donc concerné.
-A contrario, quels sont les points qui vous semblent les moins positifs ou les plus délicats à mettre en oeuvre ? -Xavier de Volontat : Personnellement, ce rapport posant des questions qui partent d'un réel constat, je n'ai pas d'objections particulières à faire au sujet de ce rapport.